Cet article ainsi que certaines images proviennent du livre est un extrait du livre “Que se passe-t-il en moi?” d’Isabelle Filliozat. C’est un livre magnifique qui traite des émotions. Si vous souhaitez approfondir ce sujet après la lecture de cette article, je vous conseil vivement la lecture de ce livre. Toutes nos émotions (colère, tristesse, joie, peur) ont une fonctions spécifique et s’expriment chacune à leur manière.
La colère exprimée de manière juste et saine permet “une réparation” face à la frustration et à la blessure. En effet, elle a pour utilité de restaurer notre intégrité. La colère est nécessaire pour rétablir l’équilibre d’une relation en cas d’injustice ou d’offense. Elle est au service du sentiment d’intégrité et de l’harmonie entre les hommes.ù=
Regardez ce dessin pour mieux comprendre le processus de la colère. Voyez deux personnes face à face, bien rondes, intègres :
L’une envahie l’autre, la frustre, la blesse d’une manière ou d’une autre.
La colère, c’est l’effort de l’organisme qui part du centre de soi pour réparer la carrosserie. L’autre nous a fait un trou. Nous donnons une force suffisante pour rétablir notre intégrité et redevenir bien rond. Nous nous occupons de notre trou, de notre manque, de notre frustration, de nos besoin, pas de l’autre !
La colère saine dit un besoin et demande réparation
Au contraire de la colère, la violence ne répare pas:
Une personne qui n’ose pas dire sa colère, dire sa blessure, énoncer ses besoins ressemble rapidement à cela:
Elle attire dans ses faille les agresseurs qui passent, ce qui lui donne l’impression d’acculer les ennuis.
Une colère “ordinaire” alerte sur la frustration d’un besoin, et se libère simplement en exprimant à la personne ses besoins.
Une colère plus forte demande une décharge physique. Le geste est utile pour retrouver sa sensation de puissance personnelle. L’objectif de l’expression physique est… la décharge de vos tensions. Inutile de frapper la personne qui a déclenché votre courroux, préférez un coussin!
C’est tout le corps qui frappe et exprime sa puissance, pas seulement les bras. C’est pourquoi, couper du bois, taper dans une balle au tennis, lancer des balles contre des boîte de conserve, déchirer des magazines ou une effigie que vous aurez dessinée, donner des coups de pied dans un ballon, etc. sont aussi des actions possibles pour décharger vos colères.
En réalité vous n’aurez pas toujours besoin de frapper et de crier. C’est la capacité d’exprimer qui est importante. Dès lors que cette dernière est restaurée, les colères à taper deviennent exceptionnelles. C’est le paradoxe de l’expression saine des émotions: plus vous exprimez les émotions que vous ressentez, plus vous en aurez moins à exprimer !
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L’évitement systématique du conflit mène à une dépersonnalisation, rarement consciente. En effet, une femme peut aller jusqu’à se sentir en “parfaite harmonie” avec son conjoint, alors qu’elle est intérieurement profondément en colère contre lui.
Exprimer sa colère, c’est pouvoir dire à l’autre, les conséquences de son comportement sur nos émotions. Il ne s’agit en aucun cas de s’affronter, ce n’est pas une guerre.
En premier, le conflit, est une confrontation de deux point de vue. C’est-à-dire deux personnes avec 2 univers différents : des expériences de vie, de croyances, d’éducations, cultures, religion, éducation, besoins… Parfois, nos ne sommes pas d’accord et lors d’une communication l’autre peut appuyer sur des blessures, pensées différements, des habitudes opposées aux notres, etc. Cela peut générer des frictions et des conflits. Cependant, il n’y a rien d’intentionnel, de conscient ou de préméditer. A la différence de la querelle qui est une tentative de prise de pouvoir de l’un sur l’autre. Il ya une intention consciente de manipuler, rabaisser ou nuir à la personne. Il s’agit d’un rapport de force marquer par des attitudes ou des mots irrespectueux visant à destabiliser.
Il y a forcément des frictions dans une relation, si les deux protagonistes veulent s’y inscrire en tant qu’être complet. Comment s’affirmer, dire sa colère, sans se quereller ? Il est fondamental de dire les chose le plus vite possible. Le but reste l’harmonie, qui nécessite l’ajustement de deux personnes entières. C’est dès le début d’une relation qu’il est important de préciser ses limites. Le fossés se creusent vite entre deux personnes. Les non-dits ont tôt fait d’en faire des précipices, qui deviennent trop difficiles à franchir. Si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet : cliquez ici
La privation, la non-satisfaction de nos désirs, la frustration de nos attentes engendre de la colère. Celle-ci vise à rétablir l’unité menacée par la perspective du manque. Le combat intérieur pour maîtriser le désir est autrement plus difficile que l’évitement de la tentation. Il demande d’affronter en soi l’agressivité sans être détruit par elle.
Éviter la tentation est une option (de plus en plus difficile dans notre société de consommation). Fuir la tentation, s’en défendre en dénigrant l’objet désiré souligne une gestion encore incertaine de la frustration, car l’objet continu d’être désiré… La rechute n’est pas loin. Une des causes d’échec des régimes et autres tentatives d’arrêt de dépendance, est que les émotions sous-jacentes ne sont pas prises en compte. Nous décidons avec la tête, mais si nous n’écoutons pas le cœur, c’est le ventre qui prendra le pouvoir.
Gérer vraiment la frustration, c’est regarder l’objet l’objet du désir et traverser en conscient toutes les émotions qui se présente, sans s’y accrocher, sans leur laisser le pouvoir, simplement en les regardant, en les acceptant comme telles. Le mieux reste d’arriver à détourner son attention sur autre chose. Rester focalisé et garder sous son nez sur une chose que l’on désir éveille forcément la frustration.
Voici une technique de la communication non violente qui est extrêmement efficace. Lorsque l’on dit “tu” à une personne avec colère, celle-ci peut avoir l’impression qu’on lui fait des reproches, ou elle peut se sentir agressée. Toute personne dans cette situation, se braque et met en place ses mécanismes (inconscient) de défense. Elle va soit fuir, soit crier plus fort que vous, soit ne plus vous écouter, ect…. dans tout les cas, il n’y aura plus la possibilité de communiquer.
Une bonne communication de sa colère sans blesser l’autre pourrait ressembler à cela:
“Je me sens…” dites votre émotion + “lorsque tu…” énoncez précisément le comportement qui vous à blessé + “parce que j’ai besoin de…..” partagez vos attentes, besoins, raison de votre émotion.
Spécifiez le plus précisément que possible le comportement de l’autre et évitez au maximum les ” Tu es…” ou les généralisations ” Tu fait toujours ça… “. La personne risque de se braquer et vous ne pourrez plus vous expliquer concrètement afin de régler vos différents. Vous devez vous exprimer de manière à être entendu et compris.
Soyez précis dans vos besoins et attentes, n’accusez pas mais parler de vous, de vos espérance, de ce que vous auriez voulu. En effet, si vous ne dites pas ce que vous voulez clairement, ou se dont vous avez vraiment besoin, personnes ne pourra le deviner.
Demandez à l’autre s’il est disponible pour vous entendre.
Ne pas faire de reproche, de réflexion en public. Attendez d’être seul à seul et en face à face ( évitez le téléphone/SMS/internet).
Affirmez votre besoin en restant bien ancré en vous, ne déviez pas, soyez attentif à ne pas vous mettre à protéger l’autre.
Ne vous mettez pas en tête de changer l’autre. Vous n’avez pas le pouvoir sur la façon dont il choisit de vivre sa vie.