La première étape sur le chemin du “devenir soi” est la prise de conscience de son aliénation. En effet, comme tout être humain, on n’a choisi ni la date, ni le lieu de sa naissance, ni son milieu d’origine. C’est pourquoi, de celui-ci on n’a ni à en être fier, ni à le maudire. C’est une donnée, une contrainte, une limite à la liberté.
Ensuite, on continue en osant enfin se poser quelques questions difficiles sans se mentir à soi-même. Suis-je aliéné à la nourriture? À la boisson? À une drogue? ou à des idéologies? À des pouvoirs économiques, politiques ou religieux? Puis-je m’en dégager quand je le veux ou suis-je totalement dépendant?
Ou encore, qu’ai-je fait de ma vie jusqu’à aujourd’hui? Ai-je choisi librement mes critères de réussite? Le lieu de ma résidence? Mes études? Mon partenaire sentimental actuel? Mon métier? Mes enfants?
Ensuite, ai-je vraiment cherché à découvrir et mettre en valeur mes dons? De quels chagrins suis-je fait? De quel bonheur suis-je construit? Suis-je véritablement limité par mes moyens matériels? Par ma paresse? Suis-je la victime des tragédies que j’ai pu traverser ou que j’ai provoqué?
Et pour finir, suis-je contraint par l’importance que j’attache au bonheur des autres? Suis-je condamné à la médiocrité? À une vie semblable à celle des autres? Suis-je résigné? Suis-je content de l’être?