L’aponévrose, ou fascia plantaire, est une bande de tissu conjonctif situé sous le pied, reliant le talon à la base des orteils. Ce tissu est un véritable soutien du pied, activement sollicité lors de la marche et de la course, mais aussi tout simplement en station debout. Sous l’effet de certains mouvements et activités, l’aponévrose peut se retrouver enflammée et provoquer des douleurs plantaires : on parle alors d’aponévrosite ou de fasciite plantaire.
Pourquoi ai-je une aponévrosite plantaire ?
L’inflammation du fascia plantaire se produit lorsque celui-ci est soumis à des tractions trop importantes ou répétées. En général, cela est lié à un raccourcissement des muscles du mollet, entraînant un stress mécanique excessif sur l’aponévrose.
Le sport pratiqué de manière intensive est une des causes les plus fréquentes d’apparition de ce mécanisme. Les sports d’impulsion, qui nécessitent à la fois de courir et de sauter, sont particulièrement à risque : course à pied, basketball, volleyball, certains types de danse…
Les métiers qui impliquent une station debout prolongée, et/ou le port de charges lourdes (construction, travail en entrepôt) sont un autre contexte d’apparition courant. En effet, la plante des pieds y est fortement sollicitée.
Toutefois, nous ne sommes pas tous égaux face au risque de développer une fasciite plantaire. Les personnes présentant un ou plusieurs de ces facteurs de risque y sont particulièrement exposées :
- 2 populations principales sont retrouvées parmi les patients souffrant d’aponévrosite plantaire : 1) les coureurs de fond (souvent lié à une surcharge d’entrainements, ou des entrainements trop intensifs (fractionné, côtes, etc…) et 2) les femmes sédentaires, la cinquantaine en surpoids.
- Les anomalies structurales du pied (pied plat, pied creux et/ou troubles de la posture)
- Surcharge pondérale (surpoids et obésité, mais aussi grossesse)
- Raideur ou faiblesse des muscles de la voûte plantaire
- Rigidité du tendon d’Achille
- Dégénérescence liée à l’âge
- Enfin, un mauvais choix de chaussures peut aussi favoriser l’inflammation : chaussures de sport inadaptées, tongs, talons aiguilles…
Quels sont les symptômes de l’aponévrosite plantaire ?
La fasciite se manifeste surtout par une forte douleur plantaire, généralement localisée à la base du talon. Intense, cette douleur atteint un pic au lever, avant de diminuer au bout de quelques pas. Elle se manifeste ensuite de manière intermittente pendant la journée. Si la douleur s’accompagne d’une sensation de chaleur et d’un gonflement de la zone, il s’agit probablement d’une déchirure du fascia plantaire, qui correspond à un stade plus grave de la pathologie.
Les symptômes
- Douleur se propageant du talon vers les orteils
- Douleur matinale ou après une période de repos du pied
- Un positionnement en pied creux à la marche, pour chercher à réduire la distance entre le talon et les orteils et réduire la tension sur le fascia
Quels sont les traitements ?
Non chirurgical
- L’orthèse plantaire : S’il y a constat de déformation du pied, elle va stabiliser et rééquilibrer la structure du pied, corriger et réduire la tension du fascia en activité
- Un chaussage adéquat : Une chaussure possédant une arche plantaire.
- Modifier son activité : Certaines activités (station debout continue sur un plan dur, sport intensif…), peuvent favoriser le déclenchement de la douleur. Il faut modifier votre activité pour réduire les risques.
- La médication : les anti-inflammatoires sont souvent peu efficaces, votre médecin peut vous prescrire des infiltrations de corticostéroïdes. Vous pouvez appliquer du froid pour vous soulager.
- La kinésithérapie : Traitement qui va tenter un étirement des muscles, ligaments de pied et du tendon d’Achille. Massage transverses profonds de la plante des pieds. Exercices pour le renforcement des muscles du mollet et application d’ultra-sons. Les Ondes de chocs radiales (infra-sons) sont souvent efficaces
Chirurgical
La chirurgie peut être envisagée quant il n’y a pas eu une réponse de manière adéquate aux traitements non chirurgicaux : vous pourrez en discuter avec votre chirurgien orthopédiste spécialiste du membre inférieur. Elle ne sera proposée qu’après un traitement fonctionnel et médical prolongé et inefficace. La fasciotomie : consiste à détacher le fascia de son insertion sur l’os du talon (calcanéum).
Dans 70 à 80% des cas, la chirurgie permet de régler efficacement la problématique et permet de reprendre des activités normales après 4 à 6 mois. Toutefois afin de prévenir une récidive, il faudra tenir compte des facteurs de risques à éviter. Il est conseillé le port de semelles post-chirurgicale, pour une période de 6 mois. Une trop grande sollicitation du fascia plantaire peut conduire à une rupture spontanée de celui-ci ce qui entrainera le même effet que l’acte chirurgical.
Comment se déroulent les séances de kinésithérapie ?
Les séances de kinésithérapie sont un pilier du traitement de la fasciite plantaire. Pour diminuer les douleurs de manière durable, le kinésithérapeute dispose de plusieurs techniques :
- Les ondes de choc radiales, le long de l’aponévrose et au niveau de son insertion sous l’os du talon
- L’électrothérapie ou les ultrasons, pour leur effet antalgique et anti-inflammatoire
- Les massages de la voûte plantaire, de l’aponévrose, mais aussi du tendon calcanéen et du mollet
- Les étirements de l’aponévrose
Le kinésithérapeute montre également au patient des exercices qui peuvent être reproduits facilement chez lui. Un des plus courants consistant à faire rouler une balle de tennis sous le pied, ce qui a pour effet d’assouplir la voûte plantaire. Le kinésithérapeute pourra aussi recommander des exercices d’étirements des pieds peuvent aussi être effectués à l’aide d’une simple serviette. Enfin, il ne faut pas négliger les étirements et l’assouplissement des muscles des mollets. Tous ces exercices peuvent aussi être réalisés par le patient à son domicile, pour prolonger les bienfaits des séances.