Qu’est ce qu’une émotion ?
Etymologiquement le mot émotion : é = “qui vient de” – motion = “mouvement” est un mouvement vers extérieur. Une énergie qui prend naissance à l’intérieur de soi et se diffuse sur notre entourage. Une sensation qui révèle nos valeurs, nous dit qui nous sommes et nous met en relation avec le monde.
Il existe une différence entre sentiment et émotion. Le sentiment est une expérience émotionnelle s’apparentant à un état émotif. Par exemple, la tendresse, l’affection, l’amertume,… Contrairement aux émotions qui engendre de multiples sensations corporelles fortes. Même lorsqu’il devient intense, le sentiment n’a pas le caractère envahissant d’une émotion.
L’émotion provoque une réaction intérieure vive, caractérisée par son intensité. Elle surgit et parfois envahit. Elle est ponctuelle alors que le sentiment s’installe plus discrètement même s’il est durable.
Les émotions, comment ça marche ?
Les phases de la perception d’une émotion
Les émotions peuvent être provoqué par un souvenir, une pensées ou un évènements extérieurs. Elles commence par une charge d’énergie qui entraine une tension nerveuse de l’organisme. L’énergie accumulée peut être retenue par différentes parties du corps en fonction de l’émotion ressenti. En effet, chaque émotions se manifestent par des réactions physiologiques bien distinctes. Par exemple, la peur et la colère provoque une accélération du coeur.
Ensuite, pour ramener l’équilibre, la décharge doit suivre la tension et l’énergie doit être dépensée. Après cette décharge, l’organisme se détend et c’est la relaxation. L’énergie circule à nouveau librement.
Il est important d’accepter ses émotions comme une messagère que l’on doit écouter avec attention (à condition que ce ne soit pas des émotions parasites). Elles ont la capacité de nous informer sur le monde qui nous entoure plus rapidement que notre mental. Nos émotions nous guident en nous indiquant si ce que nous vivons est bon ou mauvais pour nous ; agréable ou désagréable ; si on n’aime ou on aime pas.
C’est pourquoi, elles nous individualisent en nous conférant la conscience de notre propre personne. En effet, en restant relié à soi, à l’écoute de notre corps et de nos émotions, nous restons connecté à nos valeurs et notre intégrité.
Le cycle d’une émotion exprimée sainement
Cependant, les émotions sont pour nombre d’entre nous un domaine compliqué (nous en avons trop ou pas assez, peut-être pas au bon moment). La façon dont nous les vivons tient pour partie à la façon dont nos émotions ont été accueillies dans l’enfance. Normalement une émotion “saine” est ressentie, identifiée (c’est-à-dire que l’on nomme quelle émotion nous sommes entrain de vivre), puis elle entraîne souvent une action et elle passe. Par Exemple, une personne dans la file d’attente d’un magasin s’arrange pour se glisser, avec l’air de rien, devant moi tandis que je bavarde avec mes amis. Je me fâche, en dénonçant la manœuvre. Ou encore, si je retrouve quelqu’un que j’aime après une séparation : Je suis émue, je vais vers lui ou elle, je l’étreins.
1. Ressenti corporel (chaleur, contraction, tremblement, crispation, etc.)
2. Signification attribuée
3. Alerte de l’existence d’un problème
4. Action
5. L’émotion se dissipe
Cette dernière étape est la plus visible, elle fait du bien et ne dure pas plus de quelques minutes. La soit disant décharge d’une réaction émotionnelle parasite peut durer des heures, une vie et ne soulage pas du tout.
La décharge est ce qu’on interdit dans nos sociétés. Le résultat, c’est qu’on reste en tension et qu’on ne réussit pas à l’évacuer. Nous avons ainsi été conditionnés inconsciemment à différentes méthodes efficaces pour ne pas sentir : bloquer la respiration, serrer les mâchoires, éviter du regard, nous agiter, penser à autre chose, intellectualiser-mentaliser, oublier en consommant des drogues ou d’autres choses etc.
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Les émotions parasites
Il faut bien reconnaitre que l’être humain est conditionné. On dit que tout ce joue dans l’enfance parce que c’est à ce moment que nous mettons en place notre conditionnements. Notre famille, notre entourage, nos professeurs, nos amis influent sur nos émotions et nos croyances. Pour que ce conditionnement se fasse le cerveau relie : un évènement + une perception + une émotion. Cette association se produit uniquement lorsque nous sommes “en stress” c’est-à-dire sous l’influence d’une émotion (colère, peur, tristesse, jalousie…) Puis lorsque, nous serons plus tard confronté à un évènement (stressant/embarrassant) similaire nous reviverons cette émotion avec le comportement mis en place à ce moment (lutte/fuite/…).
Cela nous empêche de nous adapter aux nouvelles situations, parce que chaque évènement même s’il présente des similitude est différents. Les personnes, le context, le lieux et nous-même (âge, état d’esprit,…). C’est pourquoi, nous nous plaignons souvent de répéter les mêmes schémas même si nous en avons conscience.
Au cours du temps, en grandissant, nous continuons de vivre parfois expériences (relationnelle, situation,…) à forte charge émotionnelle. Ainsi, nous continuons d’accumuler et de nourrir notre conditionnement inconscient. Ainsi, nombre de nos sentiments et réactions émotionnelles deviennent disproportionnés voire inappropriés par rapport aux situations objectives que nous rencontrons.
Cette interprétation est probablement logique dans notre histoire personnel mais peut se montrer tout à fait inadéquate dans la situation actuelle. Sans conscience du décalage entre notre perception/interprétation lié à notre passé, nous sommes prisonniers de nos réactions émotionnelles excessives ou déplacées. On les nomme émotions parasites parce qu’ils empêchent d’adopter des réaction plus adaptées.
Les modes d’expression improductifs des sentiments parasites
Les émotions élastiques
Dans une situation donnée, le sentiment exprimé l’est de manière excessive parce que la personne revit de manière inconsciente une situation analogue du passé. Par exemple, face à mon patron, je me retrouve comme face à l’instituteur qui m’humiliait… Réaction de peur excessive et inadaptée à la situation. Le souvenir inconscient déforme et projette une mauvaise perception de la réalité. Ensuite, l’individu se comporte avec une réaction excessive.
En somme, une émotion élastique est une émotion du passé projetée sur le présent. C’est une réaction émotionnelle hors de proportion avec l’apparent déclencheur, elle est en fait une réactivation du refoulé. Quand une personne n’a pas su ou pas pu exprimer une émotion, cet affect réprimé cherche une issue. Toute situation, toute personne, qui rappelle
de près ou de loin cette émotion ou évènement qui la suscitée, réveille le passé.
La collection de timbres ou sentiment tabou
C’est l’accumulation de sentiments non exprimés qui s’empilent au fur et à mesure du temps. La personne fait une collection toute la journée et explose pour une broutille avec un interlocuteur qui finalement n’est pas concerné. C’est la goutte d’eau qui à fait déborder le vase. Par exemple, l’enfant qui a passé une mauvaise journée et qui pique une crise ou fond en larmes pour un biscuit cassé. L’explosion permet de vider la collection de timbres et soulage momentanément mais ce n’est pas une manière adéquate d’exprimer ses émotions. Les émotions collectionnées quand elles ne sont pas « purgés » s’expriment par le corps : j’en ai plein le dos, j’ai la boule au ventre…. Il s’agit d’un processus d’accumulation des émotions.
Transmission transgénérationnelle
Nombre de nos réactions excessives sont motivées par nos expériences du passés. Il arrive aussi que rien dans notre histoire personnelle ne puisse expliquer une émotion disproportionnée. Ce peut-être une « pomme de terre chaude ». Sur le modèle de la patate brûlante que l’on passe au voisin pour éviter de se brûler, des parents « passent » des scénarios inachevés, ou des modèles de sentiments, à leur enfants ou petit-enfant (il est fréquent qu’une transmission saute une génération).
« Nous sommes des réponses à des questions non résolues de nos ancêtres » disait Carl Gustave Jung. Nous héritons d’un bagage inconscient lié aux émotions refoulées par nos grands-parents et au-dessus. Enfant nous nous sentons dans l’obligation de « réparer » nos parents. Nous sentons leur faille, leur blessure, leur souffrance et en prenons – inconsciemment – l’expression en charge.
Nous nous engageons dans des processus de répétition de ce qu’ont traversé nos ancêtres. Non par masochisme, mais par tentative de faire mieux, de trouver une solution plus harmonieuse. Nous explorons en général les différentes dimensions et positions de l’expérience. Nous incarnons tour à tour chaque personnage. (La kinésiologie donne la possibilité de se délier de ses émotions transgénérationnelles)
Le sentiment parasite (ou passe partout) et Le racket
C’est l’émotion qu’une personne exprime le plus souvent. Il est appris dans l’enfance parce que toléré par le milieu familial. La personne va exprimer cette émotion parasite à la place d’un sentiment authentique (ce qu’il ressent vraiment au fond de lui) mais qui n’est pas toléré dans le clan familial. C’est pourquoi, Il va être utilisé à tort et à travers. C’est un sentiment familier. L’entourage dit « c’est son caractère ».
Attention : le sentiment parasite est réellement éprouvé par la personne. Nous sommes au niveau inconscient. La personne qui dit : “je suis triste” alors qu’elle est en colère mais elle ressent réellement de la tristesse seulement l’émotion n’est pas adapté à la situation.