0. Le Courage de Devenir Soi
Jacques Attali, dans son livre “Devenir soi”
Jacques Attali pense que dans un monde aujourd’hui insupportable et qui, bientôt, le sera bien plus encore pour beaucoup, il n’y a rien à attendre de personne. Ainsi, il est temps pour chacun de se prendre en main. En effet, ne il ne faudrait pas se contenter de réclamer une allocation ou une protection à l’Etat. Arrachez-vous à la routine, aux habitudes, au destin tout tracé, à une vie choisie par les autres. Choisissez votre vie !
Où que vous soyez dans le monde, homme ou femme, qui que vous soyez dans la société, agissez comme si vous n’attendiez plus rien des gens de pouvoir. Comme si rien ne vous était impossible. Ne vous résignez pas ! Ne vous bornez pas à dénoncer «l’horreur économique » du monde. En effet, ne vous contentez pas de vous indigner : l’une et l’autre attitude ne sont que des formes de lâcheté mondaine.
Pour vous débrouiller, pour réussir votre vie, ayez confiance en vous. Respectez-vous. Osez penser que tout vous est ouvert. C’est pourquoi, ayez le courage de vous remettre en question, de bousculer l’ordre établi, d’entreprendre et considérer votre vie comme la plus belle des aventures.
Trouver la force de le faire
Réfléchissez sur toutes les instances qui conditionnent votre avenir. Vous verrez alors que vous êtes beaucoup plus libre que vous ne le croyez. En effet, qui que vous soyez, quel que soit votre âge. Quelles que soient vos ressources matérielles, votre sexe, votre origine et votre situation sociale. Vous pouvez affronter des difficultés qui vous paraissaient insurmontables et changer radicalement votre destin. Ainsi que de ceux qui vous aiment et que vous aimez, et celui des générations à venir, dont dépendent votre bien-être, et votre sécurité.
Jacques Attali pense que les femmes en sont particulièrement empêchées. C’est pourquoi, si elles y réussissent, elles bouleverseront le monde. Ce dont il parle dans son livre n’est significativement désigné par aucun mot en français, ni dans aucune autre langue. En effet, il ne s’agit pas de résistance, ni de résilience, ni de libération, ni de désaliénation, ni de pleine conscience. Attali propose donc le mot : le devenir-soi….
Faire un tel pari ne va pas de soi
Bien des gens se résignent à n’être, toute leur vie, que ce que les autres ont décidé qu’ils seront. Ensuite, ils mènent l’existence que les autres, ou les hasards, ont tracé pour eux là où ils sont nés. Par peur, par paresse ou par passivité. Ils survivent aux mieux, trouvant parfois de minces bonheurs dont les anecdotes de leurs destins.
D’autres croient y échapper en s’indignant. En effet, ils critiquent, manifestent, protestent. Cependant, jamais ils ne transforment leur indignation en actes. Ni pour réussir leur propre vie, ni pour améliorer celles des autres. C’est pourquoi, où qu’ils soient, ils ne font que se donner bonne conscience et s’inventer d’honorables sujets de conversation.
D’autres, enfin, refusent le destin que la société, la religion, la famille, la classe sociale, la nation où ils sont nés, leurs moyens matériels, leur sexe, leur patrimoine génétique prétendent choisir pour eux. Ensuite, ils s’arrachent aux déterminismes de toutes natures. Ils se choisissent à leur gré sans obéir à leur aînés, des études, un métier, un physique, une orientation sexuelle, une langue, un conjoint, un combat, un idéal, une éthique. Néanmoins, ils quittent parfois leur famille, leur pays. Ensuite, ils cherchent en quoi ils sont uniques. Ainsi, ils se forgent une utopie et cherchent à la réaliser. Ou, plus modestement, ils décident de se prendre en main et de ne plus rien attendre de personne. Ils tentent alors de devenir eux-mêmes. Cependant, ils ne réussiront certes pas tous. Au moins auront-ils été libres en essayant.
Soyez courageux
Etes-vous prêt de faire le pari de prendre le pouvoir sur votre propre vie ? De vous trouver ? Indépendamment de l’hypothétique action des autres. Parce qu’en toute hypothèse on a tout à y gagner. Ce but ultime, n’est pas et ne sera jamais illimité. La liberté de tout homme se compare avec celle du paysan : sa récolte dépend de son travail autant que de la pluie et de la fertilité de son champ, qui lui échappe…..
Jacques Attali pense qu’il s’agit là de bien plus que de la résilience. En effet, il n’est pas seulement question de survivre aux crises, ni de se tirer d’affaire dans la vie quotidienne. Mais de se trouver, de réussir sa vie, de découvrir la raison de sa présence sur terre pour « devenir-soi » et trouver le courage de se débrouiller par soi-même. Selon Jacques Attali, pour y parvenir, il faudra pour chacun, apprendre à distinguer : l’Evénement, la Pause, et la renaissance.
L’Evènement, la Pause et le Chemin
Dans le monde d’aujourd’hui, où que ce soit, pour qui que ce soit, devenir soi, prendre sa vie en main n’est jamais, ou presque, le résultat naturel d’une éducation. En effet, aucune société n’élève ses enfants pour qu’ils deviennent eux-mêmes. Elles les éduquent au contraire pour qu’ils la reproduisent. C’est pourquoi, les parents osent rarement pousser leurs enfants à choisir leur propre modèle de réussite, se contentant en générale de leur imposer le leur. Et l’orientation scolaire et universitaire, presque partout désastreuse, n’aide en rien à trouver le génie spécifique qui sommeil en chacun.
Il faut en général un Evènement. Il peut s’agir d’un choc ou d’une évolution lente, d’un déclic ou d’une longue maturation, d’un conseil stimulant ou d’une contrainte intolérable, d’une grande abondance matérielle ou d’une extrême pauvreté, de la rencontre d’un maître ou d’une rupture avec une famille ou un milieu, d’une situation qui force à se prendre en main… Mais l’événement, quel qu’il soit, en général ne suffit pas. Ensuite, il faut un moment d’isolement au moins sur le plan mental, une phase de silence, de concentration, de méditation, un voyage, une Pause. Pendant cette pause, il convient de parcourir un Chemin en six étapes.
Les 6 étapes
1. Comprendre les contraintes imposées à sa vie par la condition humaine, par les circonstances et par les autres. En savoir plus…
2. Se respecter et se faire respecter. Pour réaliser qu’on a le droit à une belle et bonne vie, à du beau et du bon temps. En savoir plus…
3. Admettre sa solitude. Ne rien attendre des autres, même de ceux que l’on aime ou qui nous aiment, et grâce aux étapes précédentes, la vivre comme une source de bonheur. En savoir plus…
4. S’affirmer et agir en fonction de ses principes et de ses valeurs et non pas pour faire plaisir aux autres ou pour obtenir des avantages. En savoir plus…
5. Prendre conscience que sa vie est unique. En effet, nul n’est condamné à la médiocrité, que chacun de nous a des dons spécifiques. Et que l’on peut même, au cours de sa vie, en mener plusieurs, simultanément ou successivement… En savoir plus…
6. On est enfin à même de se trouver, se choisir, prendre le pouvoir sur sa vie.
Au bout de ce chemin qui peut parfois être revisité au cours d’une même existence. On doit ressentir comme un arrachement, une désintoxication, une libération par rapport à sa dépendance antérieure, proche de ce que certains nomment “éblouissement” ou “pleine conscience”, que j’appelle ici Renaissance. En savoir plus…